Recette du nougat : secrets de fabrication et astuces pour le réussir chez soi

Recette du nougat : secrets de fabrication et astuces pour le réussir chez soi

Une douceur qui sent bon la Provence et les souvenirs d’enfance

Ah, le nougat… Ce petit carré fondant, aux amandes croquantes et au doux parfum de miel, est bien plus qu’une simple confiserie. C’est un concentré de soleil, une évocation des marchés d’été, des vacances en famille dans la Drôme ou l’Ardèche, et des pauses gourmandes après des randonnées au cœur de nos collines. Aujourd’hui, j’ai eu envie de vous emmener dans l’intimité de cette recette traditionnelle, et pourquoi pas, vous donner envie de la réaliser chez vous. Car oui, faire son propre nougat, c’est possible. Et même un peu magique !

Un peu d’histoire pour réchauffer les papilles

Avant de passer en cuisine, prenons un petit détour par les origines. Le nougat, tel qu’on le connaît dans nos contrées, puise ses racines dans le pourtour méditerranéen. Son nom viendrait de l’occitan nogat, dérivé de noga qui signifie « noix ». Mais c’est bien à Montélimar, à seulement quelques virages de l’Ardèche, qu’il a gagné ses lettres de noblesse.

En flânant un dimanche au marché de Saint-Agrève, j’ai rencontré un artisan nougatier passionné qui m’a raconté cette belle anecdote : « Tu sais Nadine, le nougat, c’est un peu comme la lavande, ça capte les émotions de ceux qui le fabriquent. Si t’es trop pressée ou de mauvaise humeur, il ne prendra pas… » Une douce leçon de patience et de générosité, qui accompagnera toute notre recette.

Les ingrédients du bonheur (et du nougat)

Faire du nougat demande peu d’ingrédients, mais de ceux qui doivent être choisis avec soin :

  • 250 g d’amandes entières non mondées (et si possible de Valensole ou de la Drôme !)
  • 100 g de pistaches décortiquées non salées (facultatif mais délicieux)
  • 250 g de miel de lavande (ou un autre miel bien parfumé de nos ruchers ardéchois)
  • 150 g de sucre en poudre
  • 1 blanc d’œuf
  • 40 g d’eau
  • 1 feuille de pain azyme ou du papier sulfurisé graissé

Pour ma part, j’aime troquer parfois un peu de pistaches contre des noisettes grillées du Vercors. Une petite fantaisie locale qui change tout !

Préparer son nougat : un rituel presque méditatif

Installez-vous un après-midi tranquille. Mettez un peu de musique douce (si vous avez, un disque de cigales en boucle fait très bien l’affaire !), et laissez-vous porter par les gestes.

Étape 1 : torréfier les fruits secs

Mettez les amandes et pistaches sur une plaque au four (150°C, 10 minutes). Elles doivent légèrement dorer, sans brûler. Cette étape révèle tous leurs arômes. Une odeur de forêt après la pluie peut même s’échapper du four si vos amandes sont bien fraîches !

Étape 2 : préparer le sirop

Dans une petite casserole, portez à ébullition le sucre et l’eau. Il faudra atteindre les 143°C (utilisez un thermomètre de cuisson, votre meilleur allié!). En parallèle, faites chauffer doucement le miel dans une autre casserole jusqu’à environ 120°C.

Étape 3 : monter le blanc comme un matin d’hiver

Montez le blanc d’œuf en neige ferme dans un grand saladier résistant à la chaleur. Versez lentement le miel chaud tout en continuant à battre (au fouet électrique ou au robot pâtissier). Puis, en filet, incorporez le sirop de sucre bien chaud. Continuez à fouetter jusqu’à ce que la masse épaississe. Ce moment rappelle un peu une crème de soleil, lisse et brillante.

Étape 4 : l’instant où tout prend forme

Quand la pâte devient dense et qu’elle se détache du bol (ça peut prendre 10-15 minutes de mélange), ajoutez les fruits secs encore tièdes. Mélangez à la spatule en bois avec amour !

Étape 5 : le moulage

Tapissez un moule rectangulaire (20×15 cm environ) de pain azyme ou de papier sulfurisé huilé. Versez la préparation, lissez à la spatule, recouvrez d’une feuille de pain azyme ou papier sulfurisé. Laissez reposer 24 heures dans un endroit frais (mais pas au frigo).

Le lendemain, découpez votre nougat avec un couteau bien huilé. Un petit carré, une tasse de thé, et voilà un moment suspendu rien que pour vous.

Petits secrets glanés au fil de mes rencontres

  • Prenez le temps : travailler le blanc d’œuf avec les sirops doit se faire lentement, avec beaucoup de douceur. Ce n’est pas une course, c’est un voyage.
  • Troquez le miel de lavande contre un miel de châtaignier pour une version plus rustique, typiquement ardéchoise.
  • Utilisez des fruits secs locaux. Quelques coopératives de producteurs dans la Drôme vendent des amandes d’une qualité remarquable.
  • Pour un nougat moins collant, ajoutez une cuillère à café de Maïzena à la fin. Mais personnellement, c’est justement cette texture qui me rappelle les fêtes de village…

Et si le nougat devenait le souvenir de vos vacances ?

Au-delà du plaisir gustatif, le nougat est une fabuleuse idée de souvenir à offrir, ou à ramener de ses vacances campagnardes. Lors de mes escapades, je ne manque jamais d’en rapporter de petits sachets, joliment emballés dans un torchon en lin. Lors d’un séjour en camping près de Vallon-Pont-d’Arc, j’ai même organisé un petit atelier « dégustation maison » au coin d’un feu de camp : chacun avait apporté une de ses spécialités sucrées, et mon nougat maison a volé la vedette, je dois bien l’avouer !

Vous êtes en location dans l’Ardèche ou la Drôme ? Profitez-en pour visiter quelques producteurs de miel ou de fruits secs. Ils vous accueilleront souvent avec une générosité simple et sincère, et quelques morceaux à déguster que vous ne trouverez dans aucun magasin. Ce sont des hommes et des femmes qui vivent au rythme des saisons, comme ce nougat qui ne se fabrique jamais à la va-vite.

Variations pour prolonger le plaisir

Le nougat est un merveilleux terrain de jeu. Une fois que vous maîtrisez la recette de base, n’hésitez pas à faire parler votre créativité :

  • Ajoutez des zestes d’orange confite pour une touche fruitée
  • Incorporez de la fleur de lavande séchée pour un parfum très « Sud »
  • Changez les fruits secs : pourquoi pas des noix du Vivarais ou des pignons de pin ?
  • Ou, pour une touche gourmande ultime : trempez vos morceaux dans du chocolat fondu, laissez figer, et régalez-vous…

Un dernier mot entre nous…

Faire son nougat, c’est un peu comme raconter une histoire avec ses mains. Une histoire d’amour pour les belles choses, pour le goût du vrai, et pour ces petites traditions qu’on transmet avec tendresse. Si jamais vous vous lancez (et j’espère sincèrement que vous le ferez !), écrivez-moi en commentaire ou par mail. Partagez vos photos, vos ratés rigolos ou vos succès sucrés, c’est ce fil qui nous relie dans cette belle aventure du goût et des sens.

Et n’oubliez pas… dans l’Ardèche comme dans la Drôme, les meilleures recettes se partagent autour d’une table, au son d’un ruisseau et avec le cœur grand ouvert.